i MTO Blagnac (MVFR) : DA 130ft, visi 10km, 8/7°C (ISA -6), QNH1007 (LFBZ Q1008, LFMP Q1010)

Victor Sierra au Maroc

Le Maroc en avion léger

Récit d'un grand voyage mené avec le Victor Sierra (DR400-180 F-GOVS) à l'été 2006.

Vous avez un récit à partager ? N'hésitez pas, écrivez-nous !

Publié par cchaix le 10 avr. 2018 à 00:42

Publié dans Carnets de vols Pilotage 

Voyage au Maroc : préparation et départ (7-18 juillet)

Vendredi 7 Juillet : Fin de la préparation

Ça y est, les vacances sont lĂ  ! L’imprimante du bureau sort les derniĂšres cartes VAC et je file Ă  l’aĂ©roclub. Le dĂ©part est prĂ©vu demain matin, le DR-400 F-GOVS est prĂȘt, la mĂ©tĂ©o est bonne, ça devrait marcher

Nico arrive Ă  Blagnac de Paris, avec HervĂ© qui habite Toulouse l’équipage est au complet. Le dĂ©collage est prĂ©vu pour 9h.

Samedi 8 Juillet : Muret-Reus (LFBR-LERS)

6h : Café devant le site de Météo France et dépÎt du plan de vol

ArrivĂ© Ă  l’aĂ©roclub, nous dĂ©calons le plan de vol d’une demi-heure le dĂ©part sera plus proche de 10h que de 9h


Le chargement de VS s’effectue sans problĂšme, on finit par trouver une place pour tout en vĂ©rifiant le centrage. MĂȘme avec les pleins et 3 personnes Ă  bord, le VS peut prendre des bagages.

Juste aprĂšs le dĂ©collage, nous passons avec Toulouse pour obtenir le niveau de vol 75, puis le 95 en arrivant sur les PyrĂ©nĂ©es. Le ciel est clair : pas un nuage en vue, et il n’y a pas de turbulence.

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Niveau de vol : altitude en centaines de pieds, au calage altimétrique standard (1013 hPa)

ArrivĂ© Ă  la frontiĂšre, le compas part lui aussi en vacances. L’aĂ©roclub m’avait prĂ©venu, au-dessus des PyrĂ©nĂ©es, il va s’affoler. Le record sera d’environ 1 Tour en 2,5 secs. Je quitte la frĂ©quence de Toulouse Info pour passer avec Barcelone qui ne rĂ©pond pas
 Retour sur Toulouse, qui nous dit que c’est normal ; il faut attendre 15 min. 15 Min aprĂšs, Barcelone nous reçoit et nous continuons vers Reus.

Reus, c’est simple à trouver, en partant de Toulouse c’est plein sud et quand on est au-dessus de la plage, c’est qu’on a fait 1 Km de trop...
L’aĂ©roport de Reus est
 moche :-)

Deux 757 de Thomson sont en train de charger, on passe derriĂšre avec notre Follow Me qui nous amĂšne sur le parking Ă  cĂŽtĂ© de l’hĂ©lico de la Guardia civil.
Pour la premiĂšre journĂ©e, nous voulions continuer directement sur Almeria, mais le Pape est Ă  Valence pour le weekend. Notre plan de vol est refusĂ© au dernier moment (juste avant la mise en route). Une ZIT vient d’ĂȘtre activĂ©e.

Retour au bureau de piste et dĂ©pĂŽt d’un plan de vol pour le lendemain, les autres aĂ©rodromes de la cĂŽte Est espagnole sont fermĂ©s aux VFR pour la journĂ©e. Nous croisons deux Corses venus avec un EC 120 pour aller au sud de l’Espagne : ils sont furieux de ne pas pouvoir aller Ă  Valence, alors ils partent avec un plan de vol pour un local avec l’intention de dĂ©clarer « short fuel» en arrivant prĂšs de Valence
 Et ils dĂ©collent
 Nous aussi nous partons, mais pour la plage.

Dimanche 9 Juillet : Reus – Almeria (LERS-LELC)

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Faire un 360 : virage à 360°, tour de retardement

AprĂšs une nuit Ă  la belle Ă©toile, on s’installe dans le VS.
Cette fois ça devrait passer. Et puis, Reus, ça nous a tellement plu qu’on veut vraiment y aller! HervĂ© ferme la verriĂšre sans que personne ne soit venu nous annoncer la venue du dalaĂź-lama ou du Pape

DĂ©collage de la piste 27, cap sur la mer
 Il y a un plafond bas, 2500 ft apparemment. À 2000 ft, ça passe. Je tente 2100 mais Ă  2100 ft la visibilitĂ© passe Ă  1m.

Nous contactons Valence, un sourire dans la voix pour demander un transit. Le pape est toujours lĂ , mais on ne sait jamais sur un malentendu
 Ça ne marche pas, « papa » 40 Nm etc
 Je comprends 1 mot sur deux du baratin Ă  moitiĂ© en espagnol, mais ces deux mots ont suffi. On tourne vers l’intĂ©rieur des terres.
Suivi de terrain pendant 1h à 1000 ft sol, ça nous permet de découvrir une superbe région.

AprĂšs 2h de vol, on dĂ©boule encore bien au nord d’Almeria. Le paysage a changĂ©. C’est sec ! Le second rĂ©servoir supplĂ©mentaire se termine avec l’aĂ©roport en vue. Un 360 le temps de laisser dĂ©coller un 737, et nous intĂ©grons le circuit derriĂšre un SR-20. Pendant le roulage, l’altimĂštre affiche environ 20 ft
.la mer est juste Ă  cĂŽtĂ©.

Au parking, deux Espagnols font le plein de leur PA-28, ils ont fait le contournement de Valence par la mer et repartent pour Madrid.

Le plein d’AVGAS pour le VS et nous filons dĂ©poser le plan de vol pour le Maroc, il faut le dĂ©poser 48h Ă  l’avance. On discute un peu pour expliquer qu’on aimerait bien avoir une copie ou une confirmation que le plan de vol est acceptĂ© : les plans de vol qui doivent ĂȘtre dĂ©posĂ©s 48h Ă  l’avance laissent peu de place Ă  l'erreur.
Direction le centre-ville, un petit hĂŽtel sympa nous attend. Ensuite, ce sera visite et tapas !

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AVGAS : essence aviation (aviation gasoline)

Lundi 10 Juillet : Grenada! (LEGR)

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Départ tÎt
 Les militaires veulent la piste pour eux seuls à partir de 8h. Nous décollons à 7h50 !
L’avantage c’est que le vol est d’une stabilitĂ© incroyable, nous pouvons longer la cĂŽte sans turbulences. Au nord d’Almeria, on fait un crochet pour aller voir les studios de cinĂ©ma des westerns spaghettis ; au fond d’une vallĂ©e nous trouvons les studios avec un village indien reconstituĂ©, un fort...

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Ensuite, la Sierra Nevada arrive, il reste un peu de neige, moins que sur les Pyrénées. Juste derriÚre, Grenade nous attend.
À Grenade, il fait chaud
 La tour annonce 45°C. L’AVGAS arrive tout doucement, les pleins prendront bien Âœ heure.

Une navette nous attend pour nous amener Ă  l’aĂ©rogare. Taxe totale : 10 Euros : ce n’est pas cher pour un aĂ©roport international !
Grenade vaudrait le coup d’y passer plus de temps, mais nous avons juste le temps de visiter l’Alhambra et de traĂźner dans un bar Ă  Flamenco le soir. (Bar « chez Paco » derriĂšre la cathĂ©drale, le repaire des chanteurs de Flamenco !)

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Mardi 11 Juillet : Grenade – Tanger (LEGR-GMTT)

 C’est pour aujourd’hui! Ça y est le Maroc est juste Ă  cĂŽtĂ©! Le plan de vol est dĂ©posĂ© depuis 48h, acceptĂ©, le bureau de piste de Grenade nous fournit les NOTAM et la derniĂšre MĂ©tĂ©o sur le Maroc.
Il fait chaud sous la verriĂšre, le temps se couvre sur Grenade et le vent se lĂšve tout doucement : des cumulonimbus sont prĂ©vus dans peu de temps. On opte pour un dĂ©part rapide, pas de survol de la ville, nous mettrons le cap directement sur Gibraltar. Le contrĂŽleur doit ĂȘtre d’accord avec moi : « Ready for immediate take off ? » Et comment !

Pleins gaz, VS dĂ©colle assez court, mais ça ne monte pas fort, en plus ça remue. Plus haut, le vol redevient calme. La cuvette de Grenade semble se couvrir de nuages et la visibilitĂ© n’est pas bonne vers l’arriĂšre. Devant, c’est dĂ©gagĂ© : Gibraltar sur la droite, on devine l’Afrique devant. Juste le temps de discuter avec Malaga et nous voilĂ  Ă  mi-chemin entre l’Europe et l’Afrique.

Je quitte avec le contrĂŽle espagnol et lĂąche un : « Tanger du F-GOVS : salaam aleikoum » sur la frĂ©quence de Tanger, tout content de moi. Personne ne rĂ©pond
 30 sec plus tard je retente avec un fade « Tanger du F-GOVS, Boujour
 » et ça marche.

AprĂšs l’étude des cartes et des documents du SIA marocain nous nous attendions Ă  devoir suivre un cheminement VFR des plus prĂ©cis avec des altitudes au pied prĂšs, mais non ce sera simplement : « Passez au Sud de Tanger, rappeler en vue. »

Gibraltar

Gibraltar

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Courte finale sur la 10 de Tanger

 « AutorisĂ© piste 10, le vent 10° 27 Kt. » À 90 degrĂ©s prĂšs, le vent est dans l’axe

Avec la piste 10 en service, nous faisons notre Ă©tape de base au-dessus de l’ocĂ©an.

Arrivée au Maroc

Le plein, un peu de paperrasse pour les passeports et nous partons visiter Tanger. L’accueil au Maroc est trùs chaleureux et tous les problùmes de Nav et d’autorisations se simplifient en discutant avec les contrîleurs


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Tanger

Mercredi 12 Juillet : Tanger – Fùs (GMTT-GMFF)

Tanger, c’est bien, mais FĂšs devrait ĂȘtre encore mieux. Pas trop de vent, 25 Kt dans l’axe. Le vent a tournĂ© dans la nuit. VS dĂ©colle trĂšs court, en montĂ©e, il affiche 90 Kt au badin, 60 au GPS
 On tourne vers FĂšs, et le GPS accĂ©lĂšre doucement.
Le vol est gĂ©nial, Ă  gauche une mer de nuage sur le Rif, Ă  droite la campagne Marocaine. C’est magnifique, mais heureusement la mer de nuage reste comme sur les cartes mĂ©tĂ©o et laisse FĂšs en conditions CAVOK.
À Fùs pas de vent, on contourne la ville, et on s’intùgre en finale. Aprùs un classique :

« Rappelez en vue »

Une fois au sol, en marchant vers l’aĂ©rogare nous entendons : « HĂ©, quand on vient du ciel, on vient voir les contrĂŽleurs ! »
On se retourne, quelqu’un nous attend au pied de la tour pour discuter, tout simplement. Le directeur de l’aĂ©roport ne comprend pas que nous cherchions un hĂŽtel tout simple, plutĂŽt que le 5 Ă©toiles de l'Ă©quipage du Falcon arrivĂ© juste avant nous


On part directement visiter la mĂ©dina. À 13h, c’est vraiment une superbe idĂ©e : il doit faire au moins 45°C.

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AĂ©roport de FĂšs

Jeudi 13 Juillet : Meknes

Pas d’avion, aujourd’hui F-GOVS reste au parking. Nous partons, en train, visiter Meknes. Ça Ă©tĂ© la nav la plus difficile du sĂ©jour : on s’est perdu pendant 3h dans la mĂ©dina !

Le soir nous discutons de la suite. Errachidia ou Marrakech ?
D’aprùs le guide, Marrakech ressemble à Fùs et Meknes, ce sera donc cap au sud vers Errachidia et nous passerons à Marrakech au retour.

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Meknes

Vendredi 14 Juillet : FĂšs-Errachidia (GMFF-GMFK)

Nous passons les traditionnels contrĂŽles de sĂ©curitĂ©, les militaires nous demandent en prime de leur faire une petite dĂ©monstration de notre GPS. MTO, plan de vol
 En thĂ©orie le ciel est rĂ©servĂ© aux militaires aujourd’hui, mais le contrĂŽleur nĂ©gocie avec eux pour avoir un crĂ©neau. Finalement nous partirons avec comme seule consigne de passer le bonjour aux contrĂŽleurs d’Errachidia de la part de ceux de FĂšs.
Plein gaz, VS dĂ©colle, virage Ă  droite et maintenant c’est tout droit. Comme tous les aĂ©roports au Maroc, la piste fait au moins 2000m. VS monte tranquillement. Le moteur a eu un peu chaud pendant le roulage, il affiche 100°C !

Le vol nous fait contourner l’Atlas par l’Est, les paysages changent et le dĂ©sert apparaĂźt. Les montagnes sont magnifiques. La nav est trĂšs simple : laisser l’Atlas sur la droite et dĂšs que l’Atlas se termine, Errachidia devrait ĂȘtre dans la vallĂ©e un peu Ă  droite.
La ville apparaĂźt aprĂšs 1h20 de vol au-dessus du dĂ©sert. Le tour de piste nous fait passer  au dessus d’un immense terrain militaire rempli de chars. La frontiĂšre algĂ©rienne n’est pas loin


Une fois posés, nous voulons:

  1. Faire le plein.
  2. Partir en vol local vers le sud le plus vite possible tant qu’il fait frais. (moins de 40°C)

D’aprùs le contrîleur : Oui, pas de problùme pour le vol local ! Et pour l’AVGAS ?
« Vous traversez la route, et vous allez à la pompe marquée sans plomb 98 »

Pour le vol local, c’est annulĂ© et nous commençons les calculs pour savoir si devons aller chercher des jerricans en bus dans un autre aĂ©roport, ou si nous pouvons continuer. 1h40 de vol ce matin ; il reste 1h40 vers Ouarzazate.

À Errachidia, le directeur de l’aĂ©roport nous trouve un loueur de voiture, et nous mettons le cap vers le Sud : d’aprĂšs le guide du routard, les dunes de sable sont Ă  100 km. Effectivement, 100 km plus au sud nous sommes en train de dĂ©sensabler le 4x4 loué 
Le coucher de soleil arrivant, on « gare » la voiture dans le dĂ©sert et nous partons prendre l’apĂ©ro sur une dune. Une fois assis sur une dune, nous voyons un nuage jaune au loin, 30 secondes plus tard on court vers la voiture et les 200 derniers mĂštres se feront en pleine tempĂȘte de sable avec une visibilitĂ© Ă  2 mĂštres tout au plus. En 2 minutes, une tempĂȘte de sable est arrivĂ©e !

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F-GOVS Ă  Errachidia

Samedi 15 Juillet

Le Taxi nous dĂ©pose directement sur le Tarmac Ă  cĂŽtĂ© de l’avion, il y a juste un contrĂŽleur qui attend en bas de la tour, il montera pour faire la radio lors de notre dĂ©part.
Je demande confirmation que Ouarzazate est bien ouvert avant de partir. Ça passe pour l’aller simple, mais au niveau fuel, le retour est « tendu » si Ouarzazate est fermĂ©.
L’aĂ©roport est dĂ©sert, nous dĂ©collons sur une piste digne de Roissy CDG. Le vol est gĂ©nial, avec une alternance de dĂ©sert, d’oasis, de montagnes et de villages qui se confondent avec la terre orangĂ©e. Question radio
 Le prochain contact sera avec Ouarzazate.

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Et justement, Ouarzazate arrive derriÚre son lac, un classique « rappelez en vue » et le VS se retrouve en longue finale pour une autre piste de 3 Km.

L’aĂ©roport de Ouarzazate est spĂ©cial : dotĂ© d'un hall pour des vols internationaux, avec son personnel mais sans les voyageurs.

Aprùs le plein d’AVGAS, on se dit que ce soir, un petit vol vers Zagora ça ne serait pas de refus

En attendant, on se met à la recherche d’une voiture à louer et d’un hîtel. Il fait presque bon, un peu moins de 40°C. En appelant le club à Toulouse, on apprend que c’est la canicule et il fait plus de 40 °C là-bas aussi !

Vol du soir :
Il doit y avoir une trentaine de personnes qui travaillent Ă  l’aĂ©roport Ă  cette heure-lĂ , et nous seulement 3 « clients ».

DĂ©collage, Ce n’est pas un nuage jaune lĂ  droit devant ??? Si
.
AprĂšs l’apĂ©ro d’hier soir, je ne rĂ©flĂ©chis pas trop. Virage Ă  droite immĂ©diat, je rappelle la tour pour lui dire que j’adore son terrain et que j’y retourne direct. Nico a dĂ©jĂ  les flammes dans les mains, VS retrouve sa place au parking. Je coupe tout, en 30 sec les entrĂ©es d’air sont bouchĂ©es avec des T-Shirts, les flammes en place, l’avion est sous la bĂąche. Une fois Ă  la tour, le contrĂŽleur regarde par ses fenĂȘtres
 ben ça c’est de la brume sĂšche qui arrive. Non non, pas de vent de sable ce soir
 Vous auriez pu faire un beau vol. Nico & HervĂ© doivent encore en rigoler :- )

Effectivement, il n’y aura pas le moindre grain de sable de toute la soirĂ©e. Au passage, les cours thĂ©oriques mĂ©tĂ©o Ă  l’aĂ©roclub ne me feraient pas de mal: il fait 45°C, le point de rosĂ©e est Ă  -5°C et il y a de la brume
 2 mois aprĂšs, je n’ai toujours pas compris !

Dimanche 16 juillet

Pas de vol aujourd’hui, mais une superbe balade dans la vallĂ©e du Dra au sud de Ouarzazate.

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METAR GMMX 170800Z 06002KT 4000 HZ SCT033 FEW040CB BKN100 31/15 Q1019

Ce sera pour demain !
Le contrĂŽle nous raconte l’histoire d’un Français qui n’a pas pu dĂ©coller pendant 15 jours, qui a finalement dĂ» rentrer en vol rĂ©gulier et laisser les clĂ©s aux contrĂŽleurs. L’un de ses amis est venu plus tard rĂ©cupĂ©rer l’avion.

Le soir, on discute des différentes possibilités :

  • soit on attend pour Marrakech, avec le risque de vraiment attendre,
  • soit on repart vers Errachidia et FĂšs.

Mais Errachidia et ses pompes Ă  essences, on connaĂźt dĂ©jĂ  : autant continuer sur FĂšs directement. Donc, dĂšs qu’une de deux possibilitĂ© est ok pour la MTO on part.
En attendant, nous avons une journĂ©e de repos et de visite de Ouarzazate. Ici un grand verre de jus d’orage frais coĂ»te 25 centimes d’euros.
À trois, avec environ 50°C à l’ombre nous approchons la consommation horaire du VS (environ 36L)

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Survol de l’Atlas

Mardi 18 Juillet : Ouarzazate-Al Hoceima (GMMZ-GMTA)

4h du matin, le ciel commence Ă  s’éclaircir
. Mais il est plein de brume. Pour Marrakech ça ne passera pas.

METAR GMMZ 180600Z VRB02KT 6000 SCT050 FEW060CB 28/06 Q1022 RESH=
METAR GMFF 180600Z 06005KT CAVOK 29/08 Q1017 NOSIG=

Coup de téléphone à Errachidia. Le temps est clair, parfaitement volable.

L’aĂ©roport est dĂ©sert, comme d’habitude. FĂšs en direct, ça devrait ĂȘtre un beau vol.

En fait, ce sera le plus beau vol du voyage. L’Atlas est Ă  couper le souffle, les fonds de vallĂ©es sont verts et tout le reste est dĂ©sertique.
Nous coupons au Nord d’Errachidia, la nav est un peu approximative, nous sommes dans la bonne vallĂ©e ça c’est sĂ»r, ensuite quand la vallĂ©e tourne vers le nord nous la suivrons vers FĂšs


Le contrîle d'Errachidia nous demande juste de les contacter avant de quitter la zone. Il n’y a pas de zone sur les cartes, alors le contrîleur nous en donne la limite:
« C’est quand ça ne capte plus ! »

À 20 Km prĂšs, nous savons oĂč nous sommes sur les cartes Jeppesen, de toute façon le GPS est lĂ  pour confirmer notre NAV. À l’arrivĂ©e sur FĂšs, il enregistre un record Ă  175,7 nƓuds.

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Posé à FÚs, le plein pour le VS, le thé pour nous avec les contrÎleurs, nous discutons avec un autre équipage Français qui descend vers Marrakech. Avec la météo de Ouarzazate, nous sommes un peu en retard sur notre planning, alors on enchaßne vers Al-Hoceima de suite.
La mĂ©tĂ©o est OK, sans plus, mais c’est bon. Comme d’habitude au Maroc, juste aprĂšs la rotation, le contrĂŽleur nous demande une estimĂ©e sur tous les points de notre navigation. La premiĂšre fois ça surprend, la deuxiĂšme fois, le GPS rĂ©pond pour nous.

Al-Hoceima est sous une couche de nuage et il pleut
 Ouarzazate est loin


Le retour

Mercredi 19 Juillet Al-Hoceima – Valence (GMTA-LEAM)

Il a plu pendant toute la soirĂ©e. Nuage bas, couche Ă  peu prĂšs soudĂ©e, ça ressemble un peu Ă  la Bretagne, mais avec une tempĂ©rature Ă  30°C. La mĂ©tĂ©o n’est pas trĂšs bonne, mais ça devrait ĂȘtre localisĂ© sur la cĂŽte et l’analyste mĂ©tĂ©o nous promet un CAVOK Ă  3 Km au large. Bon, on va tenter


Une fois dans l’avion je ne suis pas trĂšs fier : ça semble vraiment limite. Nico et HervĂ© sont en grande forme, ils rigolent tranquillement pendant le roulage avec les gilets autour du cou.
Je bougonne dans mon coin contre la mĂ©tĂ©o, gaz ouverts, VS accĂ©lĂšre franchement et commence Ă  grimper aux arbres. 10°C de moins, 1000m plus bas, une trentaine de Kg d’essence en moins, quelques Kg de provisions en moins
 Ça grimpe !

1500 ft, la visibilitĂ© est moyenne et la couche est Ă  peine au-dessus. Cap sur l’Espagne, la visibilitĂ© augmente, la cĂŽte disparaĂźt en arriĂšre coincĂ©e sous les nuages ; le ciel est clair au-dessus.
À 10 min d’éloignement, une belle couche soudĂ©e apparaĂźt en dessous. Nous sommes pourtant Ă  2500 ft.

Nico & HervĂ© trouvent ça gĂ©nial, magnifique. Effectivement, c’est magnifique. Mais pour complĂ©ter mon grognement de mĂ©contentement du dĂ©collage j’annonce que si, dans 5 min, on ne voit pas la fin de cette couche, ce sera un retour direct Ă  Al-Hoceima. En fait, 2 min plus tard la fin de la couche apparaĂźt. L’arrivĂ©e Ă  Almeria se fera par un superbe CAVOK. Longue finale et nous revoilĂ  en Europe.

Au passage de la douane, nous avons le droit Ă  deux questions :
« D’ou venez vous ? »
« C’était bien ? »
Et voilĂ  !

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Étape suivante : Valencia !
Plan de vol, un café, et nous retournons au DR400 faire une sieste sous les ailes en attendant le fuel.

Pour le dĂ©collage, la tour nous propose les deux pistes, de toute façon le vent est contraire sur les deux. Les manches Ă  air Ă  chaque extrĂ©mitĂ© de la piste se tournent le dos


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En montĂ©e initiale, un gradient de vent fait monter le badin Ă  100Kt et le vario Ă  1800 ft/min. Le contrĂŽle nous demande de rester Ă  1000ft jusqu’au point S : le VS devient une machine Ă  laver


DĂšs que nous quittons avec Almeria, nous grimpons vers 3000 ft. Le vol devient plus calme. Murcia se cache sous une couche de nuage, le contrĂŽle nous fait contourner l’aĂ©roport pour Ă©viter deux trafics puis nous reprenons notre cap vers Valencia en passant Ă  la verticale d’Alicante. Pour le contournement, le contrĂŽle nous donne les caps Ă  suivre, c’est tout simple, il n’y a mĂȘme pas besoin d’interrompre notre repas dans le VS


À Valence (LEVC), le contrĂŽleur nous laisse le choix entre une directe façon liner ou un transit cĂŽtier en passant dans la classe A pour l’intĂ©gration, chemin que nous choisissons. Et le transit cĂŽtier valait bien le dĂ©tour ! L’intĂ©gration se passe ‘comme Ă  Muret‘, si ce n’est qu’il y a un 320 et un 727 dans le tour de piste.

F-GOVS, you are number two behind an Airbus in short final.

Je demande deux minutes d’espacement pour Ă©viter les turbulences, et puis nous nous posons en piste 12 et nous roulons vers la pompe.

Follow me : priorité à l'aviation légÚre ?

AprĂšs le plein, la tour nous propose un follow me pour aller au parking. Pendant notre long taxi vers le parking d’aviation gĂ©nĂ©rale, on entend un A330 qui demande lui aussi un follow me. La tour s’excuse, il n’y en a qu’un seul aujourd’hui et il est occupĂ© avec un « light aircraft ».

Il nous faudra 10 min de roulage pour arriver Ă  l’autre bout de l’aĂ©roport.
L’arrivĂ©e Ă  Valence est un choc : le matin mĂȘme nous buvions du thĂ© Ă  la menthe au Maroc, et maintenant nous sommes Ă  Valence, qui rappelle toutes les grandes villes europĂ©ennes.

Jeudi 20 Juillet : Les Baléares (LEVC-LESB)

L’inconvĂ©nient d’un aĂ©roport international, c’est que c’est trop grand pour un DR-400. Au total nous passerons 1h dans l’aĂ©roport de Valence et ses diffĂ©rents bus avant d’arriver Ă  l’avion. Mais comme d’habitude, la taxe ne dĂ©passe pas 10 euros


Encore 10 min d’attente au point d’arrĂȘt en regardant dĂ©coller des 737. Finalement, nous sommes autorisĂ©s Ă  dĂ©coller aprĂšs un EasyJet, et nous mettons directement le cap sur Majorque. La mer est calme, le vol d’une simplicitĂ© exemplaire : tout droit au cap 80°, pas besoin de compter les vallĂ©es.
Ibiza passe au loin sur la droite et nous voilà à Majorque. Une arrivée en auto-info et le VS se retrouve entre un Cessna et un hélicoptÚre Robinson.

Ensuite, il suffit de prendre le train qui passe devant l’aĂ©rodrome, et 15 minutes plus tard nous sommes en centre ville. 5 minutes de plus, et nous sommes Ă  la plage.

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Vendredi 21 Juillet : Retour Ă  Muret

DĂ©part Ă  5h de l’hĂŽtel pour mettre toutes les chances de notre cĂŽtĂ© avec les PyrĂ©nĂ©es. Et ça marche !
La mĂ©tĂ©o est ok pour une directe vers LFBR en survolant les PyrĂ©nĂ©es.DĂ©collage, et cap au Nord directement, point N, le survol maritime se fera au FL55. Barcelone nous demande ensuite de descendre vers 3000 ft Ă  l’arrivĂ©e sur la cĂŽte, puis nous pouvons remonter : niveau 85, 105, 115.
Il y a juste une petite couche de nuages, du coup nous grimpons tout doucement au-dessus de la couche au niveau 125.

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Le contrîleur espagnol nous demande de contacter Bordeaux : c’est la fin des vacances


Bordeaux demande si on a bien le sol en vue, il nous prĂ©cise qu’il a un niveau de traversĂ©e au 140
. puis lors de la descente vers Muret, le contrĂŽleur se rend compte que nous sommes en VFR, contrairement au plan de vol transmis par les Espagnols.

Descente vers Muret, la piste 12 nous attend.

Bilan

- DĂšs que possible, on y retourne !!
- Au total, nous avons mis 24h (compteur avion) et nous avons souvent privilĂ©giĂ© les Nav touristiques par rapport aux directes
 Il faut ajouter un peu plus de 500 Euros par personne pour les hĂŽtels, les restaurants, les taxis et les taxes d’aĂ©roport, la vie n’est pas chĂšre au Maroc

- CĂŽtĂ© avion : il a marchĂ© comme une horloge ! L’altimĂštre qui affichait 2 hPa de dĂ©calage au dĂ©part s’est mĂȘme recalĂ© tout seul Ă  Ouarzazate. La nav est trĂšs simple, mais un GPS est rassurant

- Quand lors du rĂ©veillon, avec un copain, vous vous dites « Cette annĂ©e, on va au Maroc en DR-400 ! » c’est sĂ©rieux


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Ecrit par:
Bruno